Même
si la manifestation devant la mosquée Ahl-Ill Bait pour défendre les
droits des femmes a été officiellement annulée, certaines personnes se
sont tout de même présentées vendredi. Parmi elles, il y avait une
ex-musulmane algérienne de 17 ans qui tenait une pancarte « Non à la
charia au Québec » et qui a expliqué sa présence ainsi : « Les femmes
ont le droit d'être sur le chantier autant que les hommes et c'est aux
musulmans et aux mosquées de s'accommoder aux lois du Québec et non pas
l'inverse. » Elle a dit : « J'ai vécu dans le monde musulman et je sais
c'est quoi. Je sais qu'ils acceptent pas la femme également ».
Rappelons qu'un reportage de TVA affirmait que des travailleurs
présents sur un chantier de construction près de la mosquée Ahl-Ill
Bait, à Montréal, avaient reçu au moins une demande pour qu'il n'y ait ni travaux ni femmes sur le chantier durant la prière du vendredi. Depuis, le réseau TVA s'est rétracté et excusé « auprès des différents intervenants et des téléspectateurs qui ont été affectés par cette nouvelle ».
Mais pour cette ex-musulmane, il ne fait aucun doute que cette
histoire s'est réellement produite. « C'est juste pour défendre les
musulmans », a-t-elle lâché. « Personne va jamais attaquer les
musulmans. Ils sont trop risqués. Donc si cette histoire est sortie,
c'est que c'est vrai. » Elle est allée plus loin en affirmant que les
médias cachaient tout et dépeignaient les musulmans comme des
victimes alors qu'ils n'en sont pas.
Des propos similaires ont été tenus par d'autres manifestants. Ainsi,
un homme a déclaré qu'il ne croyait pas à l'enquête qui avait été menée
par la Commission de la construction du Québec : « Faut pas se tromper.
Les gens qui ont témoigné, les vrais, les deux contremaîtres ont
témoigné qu'il y avait bel et bien eu des menaces, qu'ils avaient été
obligés de déplacer des femmes. On oublie beaucoup ces gens-là », a-t-il
expliqué.
Du côté du groupe La Meute, qui a annulé sa présence à la
manifestation, un administrateur, Stéphane Roch, a publié un billet sur
Facebook pour affirmer qu'aucune femme n'avait subi de discrimination
près du chantier de construction. Il a dit qu'il publierait un
compte-rendu d'une discussion avec plusieurs personnes directement liées
à la zone de construction et mandatées par l'entrepreneur général.
« SVP ne tombez pas dans le piège des médias, ils sont doués pour créer
[de la] division », a-t-il imploré.
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